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Charte-FAQ

Papillons sur aubépine

 

FAQ – Questions fréquentes sur la Charte des Jardins

On trouvera de nombreux conseils pratiques pour appliquer la charte
en visitant le jardin.

 

Adhésion à la charte

Application de la charte

Mésange charbonnière

Adhésion à la charte

• Si je signe la charte, mon jardin sera-t-il contrôlé?

Non, la charte n’est pas un document juridique, ni un label qui exige de respecter un cahier des charges strict. Les signataires ne s’engagent que moralement à respecter les bonnes pratiques proposées. C’est une démarche volontaire et citoyenne.

• Mon jardin est peu naturel (gazon, haie de thuyas, arbustes exotiques), puis-je quand même signer la charte?

Peu importe la taille et l’aménagement du jardin, la charte peut s’appliquer partout. Elle ne demande pas de transformer son jardin, mais de modifier des habitudes d’entretien, et de faire des choix favorables à la petite faune et à la nature au moment de changer une tondeuse, de planter des arbustes, ou de choisir un produit pour le jardin.

• Un immeuble entouré d’un espace vert peut-il adhérer à la charte?

Les espaces verts au pied des immeubles sont accueillis avec bonheur dans la Charte des Jardins, car il est très important de favoriser la nature dans les zones les plus densément habitées. Plusieurs formules sont possibles: les propriétaires enjoignent la personne chargée de l’entretien d’appliquer les principes de la charte; le concierge désire favoriser la nature et obtient le feu vert des propriétaires (ou de la régie); certains locataires s’organisent et reçoivent l’autorisation de gérer eux-mêmes l’espace vert. Dans tous les cas, la charte peut être signée par plusieurs personnes. Et pour bien valoriser l’initiative, on peut afficher plusieurs emblèmes de la charte ou un emblème de grande taille.

 

Application de la charte :

Haie

• Où puis-je trouver des arbustes sauvages indigènes?

Les arbustes sauvages indigènes ne sont pas encore très nombreux dans les jardineries, ni chez les pépiniéristes. On trouvera une liste de points de vente qui en offrent une grande variété dans ce site (jardin > choisir sa haie > liens utiles). Pour choisir un arbuste, il est essentiel de connaître son nom latin exact, afin de ne pas acheter un "cultivar" au lieu d’une espèce sauvage. La page sur les arbustes sauvages indigènes permet de voir leur nom et leur photo, et de connaître leurs exigences.

Arbustes sauvages indigènes

Définition: Cultivar

• Pour éviter de déranger les oiseaux au nid, la charte propose de tailler les haies entre novembre et février, alors que le règlement de ma commune stipule qu’il faut le faire avant mi-juillet !?

Un arbre souffre moins d’une taille hivernale que d’une taille estivale. De plus, lorsque les feuilles sont absentes, on voit mieux les branches à rabattre, et il y a beaucoup moins de déchets végétaux à gérer. Durant la taille hivernale, il faut penser à la croissance future des branches, pour ne pas devoir en recouper en été. Et penser aussi à épargner les branches qui portent des fruits, afin de laisser aux oiseaux de quoi se nourrir.

Pelouse

• Si je laisse pousser haut une partie de ma pelouse, comment faire ensuite pour la tondre?

Si la surface n’est pas trop grande, il est relativement aisé de la faucher à la faux traditionnelle ou à la débroussailleuse à fil (on peut se partager un tel engin entre voisins). On peut alors laisser l’herbe fauchée sécher quelque temps sur le terrain pour que les graines tombent au sol. On peut aussi attendre que l’herbe soit séchée sur pied et affaissée, et passer la tondeuse réglée sur sa plus haute position (c’est assez sportif!).

On mettra ensuite le foin au compost, ou on en fera un tas dans un coin du jardin pour offrir un lieu favorable à la petite faune. Ce tas se décomposera naturellement en humus au fil du temps.

Si on ne fauche jamais une prairie, elle va vite se transformer en zone buissonneuse et les arbres prendront le dessus. On peut très bien faucher seulement une fois tous les deux ou trois ans, mais toujours après la floraison des dernières fleurs.

• Ma tondeuse ne peut pas tondre à plus de 4 cm de hauteur. Que faire?

La charte n’exige pas de changer de tondeuse! Cependant, il faudra en choisir une qui tonde au moins à 6 cm de haut lorsque la vôtre arrivera en bout de course. Ceci dit, si votre tondeuse est équipée d’un moteur deux-temps, vous avez intérêt – pour votre santé – à la changer pour un modèle électrique ou à moteur quatre-temps: les tondeuses à moteur deux-temps émettent environ un quart de leur carburant imbrûlé dans l’air (voir la page Jardin > Tondre l’herbe).

• Quel mélange de graines choisir pour une prairie fleurie?

La plupart des mélanges grainiers "prairie fleurie" qu’on trouve dans le commerce ne sont pas forcément composés d’espèces indigènes locales. Bien souvent, ils comportent même des espèces exotiques. Certains producteurs proposent des mélanges indigènes (c’est déjà mieux), mais la production en masse centralisée appauvrit la diversité génétique des espèces. L’idéal est d’obtenir du foin coupé d’une prairie naturelle de la région, et de l’étendre sur la terre fraîchement retournée, afin que les graines se répandent.

A Genève, on peut trouver un mélange grainier adapté au contexte genevois (voir Jardin > Entretenir la pelouse > Liens utiles)

Désherber

• Si je respecte la loi et que je ne traite pas mes allées et le bord du chemin avec des herbicides, comment me débarrasser des mauvaises herbes?

Si on ne veut pas faire le travail à la main, on peut utiliser un brûleur à gaz (désherbeur thermique) qu’on trouve dans la plupart des magasins de jardinage (attention au risque d’incendie). Si on a peu de mauvaises herbes, on peut verser de l’eau chaude (par exemple l’eau de cuisson des spaghettis) pour les ébouillanter. On peut aussi pulvériser du vinaigre blanc pur directement sur les mauvaises herbes – à faire lors d’une journée bien ensoleillée. On peut aussi apprendre à les connaître: beaucoup de mauvaises herbes ne sont pas si vilaines et même comestibles... (voir Jardin > Désherber)

Biocides (pesticides, herbicides)

• Si je renonce à utiliser des pesticides et des herbicides, que faire avec les restes de produits?

Ce sont des déchets spéciaux qu’il ne faut absolument pas verser dans les égouts ni répandre dans la nature. Il faut soit les ramener au point de vente, soit à la déchetterie communale ou cantonale afin qu’ils soient traités correctement (se renseigner auparavant si votre déchetterie les reprend; l’information figure généralement sur le site Internet de votre commune).

Limaces

• Sur le prospectus d’un fabricant de granulés anti-limaces au métaldéhyde, il est indiqué qu’ils ne sont pas toxiques pour les animaux. Est-ce vrai?

D’un point de vue légal, le métaldéhyde est considéré comme peu toxique. C’est pour cela qu’il est en vente libre dans les grandes surfaces, les jardineries, etc. Pourtant, malgré sa réputation de faible toxicité, il peut causer des intoxications sévères (voire mortelles) chez les animaux domestiques ou sauvages et chez les enfants. Les empoisonnements ont lieu lors de l’ingestion de granulés. La dose mortelle de métaldéhyde est de 100 à 500 mg/kg selon les espèces. Par exemple, pour tuer un chien de 10 kg, il faut seulement 17 g de métaldéhyde. Pour un petit oiseau ne pesant que quelques grammes, un granulé suffit. Or, la dose préconisée dans les jardins est de l’ordre de 25 granulés par m2.

Même si les fabricants d’anti-limaces au métaldéhyde assurent que leurs produits ne sont pas dangereux – notamment parce qu’ils y ajoutent des répulsifs visuel et gustatif (couleur bleue et goût très amer) – il est vivement recommandé d’utiliser des anti-limaces à base d’orthophosphate de fer (Ferramol®), beaucoup moins problématique.

Plantes exotiques envahissantes

• J’ai décidé d’arracher un arbre à papillons pour éviter qu’il se répande dans la nature. Est-ce que je peux le mettre au compost?

Il faut faire attention de ne pas mettre au compost des hampes de fleurs sèches prêtes à lâcher leurs graines. Il faut donc mettre ces parties dans des sacs-poubelles et les jeter avec les déchets incinérables. On peut bien sûr garder le bois du tronc pour le feu de cheminée.

Tas de bois

• Je comprends l’utilité de laisser un tas de bois pour la faune, mais je ne trouve pas ça très beau. Que puis-je faire pour en améliorer l’esthétique?

Fraîchement installé, un tas de bois peut sembler un peu brut pour l’œil. Mais il faut laisser un peu de temps à la nature. En effet, après deux ou trois ans, il sera entièrement colonisé par de la végétation arbustive ou grimpante et s’intégrera bien dans le décor du jardin. Si le tas de bois a peu de chance d’être naturellement colonisé, on peut planter près de lui du lierre, du chèvre-feuille ou une clématite – choisir évidemment des espèces sauvages indigènes.

Éclairage

• Les lampes à énergie solaire qu’on peut planter dans le jardin sont-elles écologiques?

La mode des lampes solaires de jardin n’est pas forcément bienvenue. Si c’est pour remplacer de l’éclairage traditionnel, pourquoi pas, d’autant que leur éclairage est faible et dérange peu la faune. Mais le plus souvent, on rajoute ces lampes là où en avait jusqu’ici pas besoin. Ces luminaires solaires fonctionnent certes avec une cellule solaire, mais il leur faut des accus pour restituer durant la nuit l’énergie emmagasinée au soleil. Ces accus sont souvent les moins chers (nickel-cadmium/Ni-Cd), ceux qui contiennent des métaux lourds très polluants. Vendues bon marché, la plupart des lampes solaires deviennent inefficaces après deux ou trois ans: si on veut s’en débarrasser, il faudra alors les remettre à une déchetterie (accus et électronique) et ne surtout pas les jeter à la poubelle.

Chat

• Si je mets un collier à mon chat pour lui faire porter une clochette, ne risque-t-il pas de s’étrangler au cas où le collier s’accrochait à une branche?

Il existe deux types de collier pour chat qui offrent une sécurité contre l’étranglement, au cas où le collier viendrait à s’accrocher. L’un comporte une partie plus faible (généralement en plastique) qui va se rompre en cas de tension brusque, par exemple sous le poids du chat qui resterait suspendu à une branche. Le second comporte une zone élastique extensible qui peut se détendre, permettant le passage de la tête. Le plus sûr est de choisir un collier qui offre les deux options. On peut dans tous les cas opter pour un modèle réfléchissant les phares des véhicules.

Divers

• J’observe de nombreux papillons dans mon jardin. Faut-il croire qu’il favorise leur survie?

Pas forcément. Les papillons se déplacent sur de grandes distances à la recherche d’un partenaire, de nectar de fleur pour se nourrir, et de plantes spéciales où pondre leurs œufs. Il faut savoir que les chenilles de beaucoup d’espèces de papillons ne mangent que certaines plantes. Si ces plantes manquent, les papillons disparaissent. Sans ortie, par exemple, pas de Paon du jour, un de nos plus beaux papillons.

Votre jardin peut très bien se situer dans une région où la végétation environnante est encore favorable aux papillons. Vous aurez à ce moment le loisir d’observer beaucoup d’individus passer dans votre jardin sans que celui-ci offre les conditions propices à leur reproduction.

Avoir un Arbre à papillons (buddleia) dans son jardin ne signifie pas qu’on les favorise. Certes, cette plante exotique peut offrir du nectar aux papillons adultes, mais aucun n’y pondra ses œufs. De plus, l’arbre est tellement envahissant dans la nature, qu’il remplace dramatiquement les plantes indigènes et provoque indirectement la disparition des papillons.

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