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Flicker de l’éclairage: avec un smartphone, on peut détecter le scintillement (papillotement lumineux) des ampoules et des lampes

Inspection du flicker d'une ampoule avec un smartphone

Les vieilles ampoules à incandescence, les ampoules halogènes, les ampoules fluocompactes (dite "économes) et les tubes lumineux (néons) ne diffusent généralement pas une lumière régulière. Branchés sur le courant alternatif du réseau électrique (230V/50Hz), tous scintillent très rapidement à notre insu. La variation d’intensité lumineuse va généralement de 5 à 45% suivant le type d’éclairage (en savoir plus).

Flicker = scintillement

Ce scintillement est nommé "flicker" (mot anglais) par les professionnels de l’éclairage. Nous ne le percevons généralement pas consciemment, en raison de la persistance des images sur la rétine de nos yeux. En effet, si une lampe est allumée et éteinte à une fréquence toujours plus rapide, il arrive un seuil où nous avons l’impression que la lampe reste allumée sans discontinuité. Pour la plupart des gens, cette illusion apparaît à partir d’environ 60 allumages/extinctions par seconde, autrement dit dès que la fréquence du flicker atteint 60 Hertz. Mais certaines personnes peuvent être gênées par une lampe qui présente un flicker approchant 100 Hertz. Par ailleurs, des études montrent que, même si notre vision est leurrée, notre organisme peut ressentir les fluctuations de la lumière jusqu’à plus de 200 Hertz – et d’autant plus fortement que les oscillations de luminosité sont de grande amplitude. D'autre part, des flickers de l'ordre de 1000 Hertz peuvent être gênants lorsque la source lumineuse est en mouvement rapide ou lorsque l'observateur se déplace.

Le flicker peut être incommodant, même si on ne le perçoit pas

Le ver luisant regarde une ampoule dont la lumière varie en intensité (flicker)

Même si on ne perçoit pas directement ce flicker, il peut être une source d’inconfort, de baisse de performance dans le travail, de fatigue visuelle et de migraine. Chez certaines personnes, il peut même déclencher une crise d’épilepsie. L’inconfort dépend notamment de la fréquence du flicker, de l’amplitude de la variation de luminosité, et de l’intensité de l’éclairage. Le flicker est particulièrement gênant lors de la lecture et durant les tâches qui demandent des mouvements rapides.

Flicker des LED: le meilleur côtoie le pire

Les bonnes ampoules et lampes LED n’ont quasiment pas de flicker. Mais certains modèles mal conçus ou défectueux peuvent présenter un flicker à 100%, beaucoup plus important que toutes les autres formes d’éclairage. Ainsi, il y a des lampes et des guirlandes LED qui s’allument et s’éteignent complètement 100 fois par seconde, parce que leur adaptateur électrique transforme imparfaitement le courant alternatif de la prise en courant continu. Les problèmes de flicker peuvent aussi apparaître avec un variateur d’intensité (dimmer) mal adapté aux nouvelles lampes LED. Dans certains cas, le flicker augmente au fur et à mesure que la lumière est tamisée. Il peut même exister des différences importantes entre deux mêmes ampoules du même fabricant, en raison de la qualité variable de leurs composants électroniques.

L’emballage des ampoules et des lampes ne comporte aucune indication sur le flicker

Pour l’instant, les fabricants ne sont pas obligés de déclarer le flicker de leurs dispositifs d’éclairage. Les procédures de mesures sont d’ailleurs toujours en discussion au niveau international. Il est donc difficile pour un particulier de déterminer si une lampe présente un flicker gênant, sauf si le papillotement est visible. Heureusement, on peut se servir d’un simple smartphone pour détecter indirectement les flickers les plus incommodants (jusqu’à environ 200 scintillements par seconde = 200 Hertz). La technique est simple: il faut régler le smartphone sur le mode photo/caméra, et le placer tout près de la lampe à tester. Si la lumière scintille, l’image sur l’écran sera divisée en bandes claires et en bandes sombres. Le phénomène est dû aux interférences entre les oscillations de la lumière et la fréquence d’affichage de l’écran (l’image est "rafraîchie" 30 fois par seconde). Plus il y a de contraste entre les bandes claires et foncées, et plus les variations d’intensité de la lampe sont importantes – et plus le flicker est, a priori, gênant. Les flickers très rapides –  de l’ordre de 1000 Hertz – ne sont pas toujours repérés par le smartphone, sauf s'ils sont très prononcés.

Tester l’éclairage, chez soi, au bureau et au magasin

Avec un smartphone, on peut ainsi inspecter les différentes lampes de son logement ou de son bureau – et même tester une lampe en magasin avant de l’acquérir. Si les lampes sont reliées à un variateur d’intensité, on observera les lampes de la pleine lumière jusqu’à la position la plus faible. On pourra aussi contrôler les tubes lumineux (néons): lorsqu’ils sont équipés avec un ballast magnétique, ils présentent un flicker beaucoup plus important que si leur ballast est électronique. Les ampoules fluocompactes (ampoules économes) récentes ont un ballast électronique: leur flicker est beaucoup moins gênant que celui des premières générations d’ampoules fluocompactes qui comportaient un ballast magnétique.

Photo prise avec un smartphone en comparaison de l'analyse d'un flickermètre

À gauche: photo d'une ampoule prise par un smartphone.
À droite: la même ampoule vue avec un flicker-mètre. L'intensité de l'éclairage oscille fortement – plus de 60% de variation lumineuse – à une fréquence de 100 Hertz (100 fois par seconde).

 

 Plus d’info sur le flicker de l’éclairage

 Ampoules et lampes

Éclairage LED et santé, sur le site de l'Office fédéral de la santé (OFSP)

Led à intensité lumineuse variable: Conseils, SuisseEnergie

 

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