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Le saviez-vous ?

En hiver, notre consommation d’électricité provoque davantage d’émissions de CO2

La production d’électricité dégage du CO2 dans l’atmosphère et participe ainsi aux changements climatiques.

La très grande majorité de l’électricité produite en Suisse est tirée de la force hydraulique et du nucléaire. La production indigène d’un kilowattheure (kWh), soit l’énergie nécessaire à un cycle de lave-vaisselle, émet en moyenne 40 grammes de CO2. Cependant, le pays importe aussi du courant, surtout d’Allemagne et de France, et dans une moindre mesure d’Italie et d’Autriche. Cette électricité provient notamment de centrales thermiques dans lesquelles sont brûlés du charbon, du pétrole ou du gaz pour produire la vapeur qui fait tourner des turbines-génératrices. Du fait de ces importations, chaque kWh électrique distribué en Suisse dégage en moyenne 108 grammes de CO2 dans l’atmosphère – c’est l’équivalent d’un kilomètre parcouru par une petite voiture à essence. Aux heures de pointe en hiver, le kWh d’électricité distribué par les prises helvétiques peut même atteindre les 600 grammes de CO2.

Centrales au charbon pour l’hiver

L’énergie hydraulique, qui représente 58% de la production du pays, est surtout disponible au printemps et en été. De novembre à avril, les fournisseurs d’électricité importent du courant de l’étranger. Il provient en grande partie de centrales thermiques allemandes, dont une part fonctionne au charbon (plus de 900 grammes de CO2 par kWh). En Europe les centrales à charbon qui émettent le plus de CO2 sont surtout utilisées pour répondre à la forte consommation d’électricité hivernale.

La demande d’électricité est plus forte en hiver, parce que la nuit tombe rapidement et qu’on passe plus de temps à l’intérieur, dans la lumière artificielle. On porte davantage d’habits – il y a donc davantage de lessives à faire – on mange plus souvent chaud, et on regarde beaucoup la télévision. Non seulement les équipements électroménagers sont davantage mis à contribution, mais il faut encore leur ajouter la consommation des chauffages.

Le jour et l’heure jouent aussi un rôle

La demande en électricité est beaucoup plus forte les jours ouvrables que les jours fériés, du fait de la consommation des bureaux, des transports publics (trains, trams et trolleybus) et des activités économiques (industrie, magasins, restaurants, etc). La différence se mesure aussi entre le jour et la nuit: à 4h du matin, la demande d’électricité est au plus bas.

Durant la journée, la consommation connaît des pointes de demande (également appelés "pics de consommation"). Le premier se produit vers midi, lorsque les cuisinières fonctionnent en même temps que les appareils de bureau et les transports publics; et le second durant la soirée, surtout en hiver, lorsque les éclairages et les chauffages électriques sont enclenchés.

Réduire nos émissions indirectes de CO2

Pour réduire nos émissions de CO2 (et notre dépendance vis-à-vis des importations de courant), il faut éviter de gaspiller l’électricité, tout particulièrement en hiver et aux heures de pointe. On ne laissera évidemment pas les lampes allumées inutilement. Mais il y a d’autres bonnes pratiques à appliquer. On peut différer la mise en marche du lave-linge ou du lave-vaisselle pour les faire tourner durant la nuit, les week-ends ou les jours fériés. On évitera de cuire à gros bouillon (lorsque l’eau frémit, elle ne deviendra pas plus chaude), et on coupera les plaques et le four avant la fin du temps de cuisson pour profiter de la chaleur résiduelle. On ne laissera pas la machine à café allumée en permanence, et on pensera à éteindre l’ordinateur, son écran, le wifi s'il est inutile, la télévision et les appareils électroniques qui lui sont liés.

Au travail, pendant la pause de midi durant laquelle la demande d’électricité est la plus forte, on pensera à éteindre les lumières, l’ordinateur et son écran, ainsi que la machine à café et les appareils qui tirent de l’électricité inutilement (destructeur de document, photocopieuse).

Éviter d’atteindre les limites du réseau

Il faut se rappeler qu’il n’y pas que le CO2 qui est en jeu, mais aussi la sécurité de l’approvisionnement en électricité: lorsque la demande atteint les limites de ce qu’un réseau peut fournir, il faut s’attendre à des pannes ou à des coupures de courant.

Lorsque l’eau frémit, elle ne deviendra pas plus chaude

Chacun a appris que l’eau du robinet chauffée dans une casserole bout à 100°C. La chaleur excite les molécules jusqu’au moment où elles perdent contact entre-elles: une bonne partie de l’eau passe alors de l’état liquide à celui de vapeur, et les grosses bulles qui se forment s’échappent en surface avec agitation. Ce changement d’état demande de l’énergie: lorsque l’eau est sur le point de frémir dans la casserole, elle ne deviendra pas plus chaude en bouillonnant; toute l’énergie supplémentaire qu’on lui fournit ne sert qu’à l’évaporer.

On aura compris qu’on ne gagne pas de temps à cuire ses aliments à gros bouillon. En réduisant le feu ou la puissance de la plaque juste avant que l’eau s’agite, on économise de l’énergie avec sa cuisinière bien sûr, mais aussi parce qu’on évite de devoir évacuer la vapeur en faisant tourner à fond la hotte d’aspiration. En hiver, l’utilisation immodérée de la hotte s’accompagne d’une perte d’énergie de chauffage, puisqu’elle fait sortir l’air chaud du logement.

Une question de pression

En fait, c’est la pression atmosphérique qui décide de la température d’ébullition de l’eau, car le poids de l’air "presse" sur la vapeur. Ainsi, pour chaque pallier de 300 mètres d’altitude, l’eau bout environ un degré plus bas. Par exemple, l’ébullition a lieu à 93° à 2000 mètres, à 85° au sommet du Mont-Blanc, et à 72° à la pointe de l’Everest – et elle ne deviendra pas plus chaude. Par contre, dans une marmite à pression, elle pourra atteindre environ 120°C, d’où un temps de cuisson des aliments plus rapide.

Sucre et sel élèvent le point d’ébullition

Ajouter du sel ou du sucre dans l’eau élève le point d’ébullition. C’est sur ce principe que fonctionne le thermomètre à sucre. On l’utilise notamment pour mesurer la température de la confiture durant la cuisson: plus on évapore de liquide, plus la confiture devient concentrée en sucre, et plus elle pourra être chaude. Lorsque le thermomètre indique 105° (la température peut changer suivant les recettes), on sait qu’on a atteint la bonne concentration de sucre et que la confiture prendra bien.

Cuire les pâtes avec peu d’eau

Pour la cuisson des pâtes, la quantité de sel ajouté est trop faible pour augmenter sensiblement le point d’ébullition (moins d’un degré). Saler l’eau ne change donc pas grand chose au temps de cuisson, ni d’ailleurs à la texture des pâtes. Par contre, lorsqu’on sale les pâtes après la cuisson, on peut sentir en les croquant que leur intérieur est fade.

On a l’habitude de cuire les pâtes dans une grande casserole avec beaucoup d’eau, et sans couvercle pour éviter les débordements. On pense même que c’est une obligation pour réussir son plat. Or, on peut faire autrement pour éviter de gaspiller de l’énergie.

Il est possible de cuire les pâtes dans seulement 1,5 à 2 litres d’eau, en évitant que la cuisson s’emballe dans un gros bouillonnement. Si on reste sous le point d’ébullition, on arrive même à utiliser un couvercle – ce qui réduit encore le gaspillage d’énergie. Il faut par contre remuer les pâtes de temps en temps en s’assurant, avec une spatule, qu’elles n’adhèrent pas au fond de la casserole. Il y a même des recettes de pâtes courtes (penne, macaroni, farfalle) pour lesquelles on utilise si peu d’eau qu’on ne jette rien après la cuisson, comme pour le risotto. Tout l’amidon est alors dans la casserole et peut participer à l’onctuosité de la sauce.

Cuire des pâtes avec une casserole normale plutôt qu’avec un modèle haut diminue aussi les pertes d’énergie. En effet, la surface métallique de la casserole agit comme un radiateur qui dissipe la chaleur.

 

En choisissant bien son parcours à pied, on respire moins d’air pollué

2 piétons

Des études menées dans des villes aussi différentes que Guangdong (Chine) et Londres montrent que lorsqu’on marche le long d’une route à fort trafic, l’air est nettement moins pollué sur un trottoir que sur le trottoir d’en face. Cela dépend du sens du vent, et aussi de la configuration de la route: les alignements de bâtiments serrés les uns contre les autres empêchent l’air de circuler.

L’air pollué est plus lourd que l’air pur, principalement à cause des particules de suie (PM10) émises par les véhicules diesel. En conséquence, dans une rue encaissée – les spécialistes parlent de rue "canyon" – l’air vicié ne peut pas s’échapper, ou alors très lentement.

Étant donné les effets nocifs de la pollution sur la santé non seulement pulmonaire mais aussi cardiovasculaire, il est important que les piétons apprennent à se protéger. Car, contrairement aux usagers de la route, ils peuvent s’éloigner du trafic. Il faut savoir que quelques minutes passées dans un environnement pollué ne seront pas "annulées" en séjournant par la suite dans un lieu agréable. Les polluants entrent dans le corps à travers le système respiratoire et passent ensuite dans le sang, où ils déploient leurs effets nocifs pendant des heures.

Marcher loin de la pollution

Pour qu’un déplacement à pied soit un réel gain de santé pour le piéton, il importe d’éviter les rues polluées et encaissées. Si on est obligé de longer un tel axe, il vaut la peine de cheminer un peu en retrait du trafic. Sur les ponts très encombrés par la circulation motorisée, comme le pont du Mont-Blanc à Genève, on peut même se fier au sens du vent! Par temps de bise, chacun peut vérifier qu’il est plus agréable d’emprunter le trottoir nord (côté lac). Lorsque le vent du sud domine, c’est le trottoir sud (côté Rhône) qui sera le moins pollué.

Si on cherche le parcours idéal pour se rendre régulièrement sur son lieu de travail, d’études ou de courses, il vaut la peine d’investir un peu de temps. En étudiant soigneusement un plan de ville, on choisira un chemin peut-être un peu plus long, mais agréable car passant par des parcs publics, des rues à faible trafic, ou encore sur des trottoirs suffisamment larges. Si le parcours est un peu plus long, ce n’est pas forcément un problème: un minimum de 30 à 60 minutes de marche rapide est recommandé chaque jour pour se maintenir en forme.

C’est pire dans le trafic

Ceci dit, les automobilistes ne sont pas à l’abri de leurs propres gaz d’échappement. L’air conditionné et le chauffage donnent une impression de confort en toutes saisons. Mais l’air qui circule dans l’habitacle est le même que celui qui environne le véhicule. Il est donc particulièrement chargé en polluants lors des jours sans vent, dans les tunnels, ou lorsque les voitures circulent pare-choc contre pare-choc – il faudrait plutôt dire "pot d’échappement contre prise d’air".