Nouvelles de la Charte des Jardins
No 18, automne 2020
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Un «endormeur de mulot» désigne un homme fin et adroit qui amuse les gens de belles espérances sans effet, et trompeuses. (Le Robert, Facebook, 15-02-2012)
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Le Mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus) ressemble à une souris. Mais s'il avait la queue fournie de longs poils, on le prendrait assurément pour un petit écureuil: il a de grands yeux noirs, de grandes oreilles et de grands pieds; il peut faire des bonds spectaculaires et grimper dans les branches; il se constitue des réserves de graines pour l'hiver; et il saisit une noisette entre ses mains pour en extraire le contenu en quelques coups d'incisives.
Pouvant vivre jusqu'à 4 ans, le Mulot est un hôte fréquent des jardins. Plutôt nocturne, il creuse des galeries dans le terrain et peut se servir dans le potager. On le surprend parfois en journée, à chiper rapidement une graine tombée de la mangeoire des oiseaux, ou à escalader une longue herbe qui pointe au-dessus de la prairie pour observer le paysage.
Le Mulot entre moins fréquemment dans les maisons que les souris, et y fait moins de dégâts. Si on prend la peine de l'observer, on finira sûrement par le trouver sympathique, même s'il a croqué une carotte du jardin...
• Lutter contre les rongeurs nuisibles –pdf
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Noisettes
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Un Noisetier (Corylus avellana), planté seul, a de la difficulté a produire des noisettes. En effet, cet arbuste porte séparément ses fleurs mâles (les jolis chatons jaunes) et ses fleurs femelles (de discrets bourgeons surmontés d'une petite «anémone de mer» rouge). La maturité des fleurs mâles et des fleurs femelles est décalée. En conséquence, il faut la proximité de plusieurs noisetiers dont les périodes de floraison se chevauchent pour obtenir des noisettes dans le jardin.
En plus du noisetier sauvage, on peut trouver en jardinerie une cinquantaine de variétés cultivées, sélectionnées soit pour leur production de noisettes, soit pour leur aspect décoratif (attention, tous les noisetiers décoratifs ne produisent pas des noisettes; certains sont même d'une autre espèce). Pour s'offrir des noisettes et en offrir à la petite faune des jardins (écureuils, sitelles, mulots...) on choisira au moins deux arbustes différents (sauf si des noisetiers poussent sur le terrain voisin) et on se renseignera sur leur fertilité croisée.
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Chenilles processionnaires du pin
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Chenilles d'un papillon nocturne actif durant l'été, les Processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa) éclosent en groupe à la base d'une aiguille de Pin noir d'Autriche (leur préférence) ou d'autres résineux. Après avoir croqué des aiguilles pour grandir, elles passent l'hiver ensemble dans un gros cocon de soie qu'elles tissent à la cime de l'arbre. Au printemps, elles descendent au sol, en vue de s'enterrer et de se transformer en papillon. Elles se déplacent alors en formant une longue procession qui leur a donné leur nom. C'est à ce moment que les risques pour la santé des êtres humains et des animaux sont les plus grands: leurs longs poils urticants, qu'elles ont tendance à perdre facilement, peuvent provoquer des démangeaisons cutanées (voire des nécroses), des atteintes aux yeux, des problèmes respiratoires et de graves réactions allergiques.
La lutte contre les Processionnaires du pin est généralement obligatoire lorsque les arbres infestés sont situés près d'espaces publics ou d'écoles (voir le règlement cantonal). Pour les éliminer, on peut soit faire appel à un grimpeur spécialisé pour couper les nids et les incinérer, soit équiper le tronc d'un piège circulaire qui capture les chenilles lors de leur descente. Il existe aussi des pièges à phéromones, dont les émanations attirent les papillons mâles.
Une bonne arme sur le long terme consiste à favoriser la Biodiversité: les chauves-souris attrapent les papillons en vol, et les mésanges capturent les petites chenilles lorsqu'elles ne sont pas encore urticantes. Pour favoriser ces prédateurs, on peut leur installer des nichoirs et leur offrir de bonnes conditions de vie en appliquant la Charte des Jardins.
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Coeur de pierres
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Voilà un bel aménagement pour les lézards et les insectes que Céline Müller, signataire de la Charte des Jardins, a organisé dans un talus. Elle a d'abord récupéré des grosses pierres, de 15 à 30 cm de diamètre, mises en décharge par des agriculteurs pour désencombrer leurs champs. Elle a ensuite délimité un grand coeur, puis décapé le terrain pour enlever une partie des herbes hautes et obtenir une cuvette capable de retenir les cailloux dans la pente. Ensuite, elle a soigneusement organisé les cailloux, à partir du bas, afin de former le coeur. Finalement, elle a versé sur les pierres quelques kilos de sable, qu’elle a ensuite arrosé d'eau pour qu'il s’infiltre entre les pierres.
Si vous avez des réalisations à partager, surtout si elles allient esthétique et biodiversité, n'hésitez pas à nous en faire part, en envoyant une photo et des détails à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Géranium sanguin
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Le Géranium sanguin (Geranium sanguineum) est une plante qu'on gagne à installer dans un coin ensoleillé et plutôt sec du jardin, tant il présente d'avantages. Il est vivace (repousse d'année en année), indigène (pousse naturellement dans la région), et très généreux en fleurs de mai à juillet – il continue même de fleurir plus sporadiquement jusqu'à l'automne.
Le Géranium sanguin est aussi remarquable par son port étalé: il émet ses tiges grêles et anguleuses dans toutes les directions jusqu'à former un sympathique nuage de feuilles très découpées, d'un beau vert mat.
Dans les jardineries et sur internet, on peut en trouver une cinquantaine de variétés horticoles. On préférera la version sauvage, dont le nom latin est simplement Geranium sanguineum, sans l'adjonction d'un troisième mot entre guillemets. Les variétés horticoles (cultivars), ont un troisième nom, tels que Geranium sanguineum 'striatum' ou G. sanguineum 'Elke'.
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Infos & Astuces Biodiversité
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Même si cette newsletter paraît seulement deux fois par an, elle compte déjà beaucoup d'informations sur la petite faune des jardins, les plantes, les aménagements et l'entretien vers davantage de biodiversité. On peut les retrouver toutes réunies (et revues) sur une nouvelle page web: Info & Astuces Biodiversité.
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Vie de la Charte
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Bussigny (VD)
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Bordée par deux rivières – la Venoge et la Sorge – et située dans le district de l'Ouest lausannois, la commune de Bussigny s'est fortement développée au cours des dernières années. Nouvelles constructions, nouveaux habitants, et nouvelles lignes de transports publics lui ont donné son statut de ville en 2015. Mais elle tient à conserver le bien-être de ses citoyens. Elle soigne ainsi sa vie sociale et ses aménagements extérieurs. Et pour préserver sa Biodiversité, elle vient d'adhérer à la Charte des Jardins.
• www.bussigny.ch
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Région Morges (VD)
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Les communes vaudoises de Denges, Echandens, Lonay, Lussy-sur-Morges, Préverenges, Saint-Prex et Tolochenaz viennent d'adhérer à la Charte des Jardins, rejoignant ainsi Lully (adhésion en 2018) et Morges (adhésion au début 2020). Ces neuf communes font partie de l'association Région Morges qui sert surtout de plateforme pour le développement territorial de la région morgienne. Pour fédérer ses membres autour de la Biodiversité, l'association a donné un nouvel habillage à la Charte des Jardins; elle a été transformée en un joli livret de bonnes pratiques, illustré de photos et accompagné d'un joyeux poster. Chaque commune dispose d'un formulaire adapté à adresser à ses citoyens. Une newsletter régionale devrait bientôt valoriser les actions que ces communes entreprennent en faveur de la nature.
• www.regionmorges.ch
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Grandcour (VD)
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À la retraite, Catherine et François Choffat ont décidé de partager leur jardin situé à Grandcour (VD). Un collectif de 11 personnes, dont 3 enfants, a ainsi été formé avec des habitants du village, qui se sont défini une "charte de gouvernance" (voir ci-dessous) pour cultiver la terre en permaculture et en harmonie. Le potager a été divisé en 6 parcelles: 5 parcelles "indépendantes" pour les 5 groupes de jardiniers, plus une parcelle collective. Régulièrement, les membres du collectif se réunissent pour un brunch, afin de partager les expériences et de discuter des éventuels problèmes de cohabitation potagère. Ils ont ainsi décidé d'adhérer à la Charte des Jardins. Après une année de fonctionnement, les propriétaires sont très heureux de leur initiative – le collectif s'appelle Jardijoie et il a été bien nommé.
• Charte Jardijoie –pdf
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Agenda
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Agenda
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La deuxième vague de covid-19 bouleverse à nouveau les agendas: événements repoussés ou annulés, moins de vie sociale, shopping compliqué pour faire ses présents de Noël. Voici donc une idée de cadeau adaptée à ces fêtes de fin d'année peu ordinaires:
Ouvrir délicatement une noix sans en casser les deux coques (attention aux doigts, si on utilise un couteau tranchant), puis évider les coques qui vont servir de boîte pour le cadeau. À l'intérieur, on peut bien sûr placer un tout petit présent: une bague, une paire de boucles d'oreille, un bonbon... Mais on peut surtout y mettre un petit billet plié, sur lequel on note ce qu'on offrira au retour de la vie ordinaire: un repas au restaurant, une virée à la montagne, une sortie au cinéma, un bon-cadeau, un QR-code vers une page web à choix... Puis on recolle légèrement les deux moitiés (surtout pas trop de colle, afin ne pas salir le cadeau), et on enrobe le tout d'un fin ruban. C'est complètement noix, mais c'est chou...
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