Le Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC)
En Suisse, ce sont les cantons qui édictent la législation concernant la consommation d'énergie des bâtiments à construire ou à rénover. Pour harmoniser les lois cantonales, les services de l'énergie des cantons se sont entendus sur un ensemble de mesures destinées à réduire efficacement la consommation d'énergie du parc immobilier du pays, tout en augmentant la part des énergies renouvelables: le MoPEC (Modèle de prescriptions énergétiques des cantons).
Le MoPEC sert de modèle pour la révision des lois cantonales sur l'énergie. En se basant sur la norme SIA 380/1, il impose notamment que les besoins de chaleur d'un bâtiment neuf – pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire – ne dépassent pas 4,8 litres d'équivalent mazout par m2 de surface chauffée et par an (c'est 4 à 5 fois moins qu'un bâtiment typique des années 1970). Un bâtiment entièrement rénové ne doit pas dépasser 6 litres par m2. Le MoPEC s'approche ainsi du standard Minergie, sans les exigences sur l'aération. À partir de septembre 2024, non seulement les nouvelles constructions, mais également les bâtiments existants devront couvrir une partie des besoins en électricité des habitants lors de la rénovation de leur toiture. Et d’ici 2050 au plus tard, tous les bâtiments devront être chauffés sans émissions de CO2 issues de combustibles fossiles. Le MoPEC 2025 contient désormais des valeurs limites pour l’énergie grise lors de la construction de nouveaux bâtiments.
En Suisse, les pouvoirs publics soutiennent la famille des labels suisses du bâtiment qui contribuent aux objectifs de la politique énergétique et climatique suisse ainsi qu’à la Stratégie pour développement durable 2030. Elle est composée des labels suivants : Minergie, le Standard de Construction Durable Suisse (SNBS) et le Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB, bien que ce dernier ne soit pas un label à proprement parler). Le site label-finder.ch propose un questionnaire pour déterminer lequel (ou lesquels) correspond(ent) à la performance et aux qualités environnementales recherchées pour un bâtiment.
Les standards Minergie

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Les principes de base des standards Minergie :
• Des murs, un toit et un sol très bien isolés.
• Des fenêtres à la fois très isolantes et capables de recevoir l'énergie du soleil en hiver.
• L'utilisation des énergies renouvelables (ici une pompe à chaleur "sol-eau" et des capteurs solaires).
• Une aération contrôlée (ici à double flux), pour le confort, l’évacuation de l’humidité et pour éviter des pertes de chaleurs dues à l’ouverture des fenêtres durant la saison de chauffage.
Minergie est une association sans but lucratif soutenue par les entreprises, les cantons et la Confédération. Elle a pour but de promouvoir l'utilisation rationnelle de l'énergie, et le recours aux énergies renouvelables, ainsi que de diminuer la consommation d’énergies non renouvelables. Le label Minergie distingue des bâtiments neufs ou rénovés qui associent un confort élevé à une grande efficacité énergétique et à un faible impact sur le climat.
Aujourd'hui, pour obtenir un label Minergie, un bâtiment neuf ou rénové doit avoir des besoins de chaleur pour le chauffage plus faibles que les exigences légales ; il ne doit plus utiliser de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles et, pour la majorité des catégories d'ouvrage, doit être équipé d'une aération automatique. Les bâtiments Minergie doivent avoir des panneaux solaires photovoltaïques et une protection contre la surchauffe estivale. Minergie recommande aussi que les installations techniques, l'éclairage et les appareils électroménagers consomment peu d'électricité.
Pour les bâtiments neufs, Minergie propose trois standards :
- Minergie : standard de base, mais exigeant, garantissant un bon bilan énergétique par rapport à une construction conventionnelle (besoins de chaleur pour le chauffage au minimum 10% plus faibles qu'un bâtiment similaire construit selon le MoPEC).
- Minergie-P : renforcement de l’isolation de l’enveloppe du bâtiment, meilleure étanchéité à l’air, performances accrues pour une consommation réduite (avec des besoins de chaleur pour le chauffage au minimum 30% plus faibles qu'un bâtiment similaire construit selon le MoPEC).
- Minergie-A : standard le plus avancé, visant une indépendance énergétique maximale (sur l’année, il doit produire autant d'énergie qu'il en consomme, avec des besoins de chaleur pour le chauffage au minimum 10% plus faibles qu'un bâtiment similaire construit selon le MoPEC).
Chacun de ces standards peut être combiné avec les compléments ECO (bâtiment écologique, sain et circulaire) et SQM Construction (exigences de qualité/suivi au cours de la construction).
Pour les bâtiments rénovés, Minergie propose deux solutions :
- De même qu'un bâtiment neuf, le bâtiment peut recevoir un certificat Minergie (standard), Minergie-P ou Minergie-A (tous trois combinables avec les compléments ECO et SQM), mais avec des exigences moins élevées que pour les bâtiments neufs.
Pour les bâtiments résidentiels, il existe une procédure de certification simplifiée, sans aucun calcul : les modèles de rénovation qui combinent des mesures d'isolation ponctuelles (toit, façades, fenêtres, sol), l'installation d'un chauffage aux énergies renouvelables, la mise en place d’une aération automatique, une protection contre la surchauffe estivale et des mesures de réduction de la consommation électrique/de production d’électricité. - Un bâtiment Minergie, qu’il soit neuf ou rénové, doit également être bien exploité. Avec Minergie-Exploitation, on s’assure que ce qui a été conçu est bien exploité : après la mise en service, grâce au monitoring mis en place, les consommations réelles sont mesurées, comparées aux besoins calculés. Tout écart est analysé pour corriger les réglages. Ce monitoring permet de garantir que les charges restent au plus bas, tout en maintenant le confort si important pour Minergie.
Depuis 2023, Minergie peut également s’appliquer aux quartiers avec le label Minergie-Quartier qui pose des exigences ciblées et efficaces pour, entre autres, les bâtiments individuels, les émissions grises, les espaces extérieurs adaptés au climat qui se réchauffe et la mobilité douce.